Rose de porcelaine, fleur tropicale par excellence..
Pays que j’attendais depuis longtemps, je ne savais plus comment l’aborder en arrivant ici. Il avait tellement été critiqué par les voyageurs au long cours que nous avions croisé que je craignais d’avoir fait une erreur en l’intégrant dans ce tour du monde..
Le reproche principal qui lui était fait : le coût de la vie. Oui, c’est vrai, le Costa Rica est cher pour l’Amérique Latine. Mais on le savait avant de venir et on avait un budget en conséquence.
Pour limiter ce budget, j’ai fait le choix de ne pas louer de voiture, bien que la plupart des voyageurs s’organisent autrement.
J’ai donc déterminé l’itinéraire en fonction de deux choses : l’accessibilité en transports publics et le tarif des logements et activités à prévoir.
On a dû éliminer de notre parcours certains lieux, comme la côte du Ganacaste, très élitiste et où le coût des hébergements était prohibitif. J’ai aussi décidé de ne pas aller au parc Manuel Antonio, pourtant un incontournable du Costa Rica, car il est très (trop ?) touristique et après l’expérience déceptive de l’oasis de Huacachina au Pérou, j’ai préféré m’orienter vers des coins plus calmes, d’autant que ça nous rajoutait pas mal de km pour enchaîner sur les autres destinations.
Après un mois passé à sillonner le pays, je suis très satisfaite de ces choix … mais voyons d’un peu plus près notre séjour costaricien ...
Qu'est-ce qu'on a fait dans ce beau pays ?
- Arrivés par l’aéroport de San José sous la pluie, on suit les conseils des voyageurs pour se poser 2 jours à Alajuela, ville voisine de San José juste à côté de l’aéroport, bien plus agréable que la capitale. On y gère la logistique et on peaufine l’itinéraire à venir.
On passe tout de même une nuit à San José, ensuite, pour se rapprocher du terminal de bus qui nous emmènera à notre prochaine étape, mais on confirme que la ville n’a vraiment rien d’attrayant.
- Première vraie étape : La Fortuna, petite ville touristique mais très agréable, qui est surtout le point de départ pour les promenades autour du volcan Arenal. Ce volcan est réputé pour sa forme conique presque parfaite. Il est endormi mais ne peut pas se gravir. Souvent la tête dans les nuages, nous aurons la chance de le voir complètement découvert le jour où nous randonnons dans le parc écologique qui l’entoure. La balade permet d’accéder aux restes de lave (devenue roche) issue de la dernière coulée, en 2010.
Nous ne sommes pas allés voir la célèbre cascade La Fortuna, car après les chutes d’Iguazu en Argentine, on avait peur qu’elle fasse pâle figure, donc on s’est épargné une vingtaine de dollars d'entrée + le taxi !
En revanche, on n’a pas résisté à une trempette dans les eaux thermales, dans le cadre luxuriant 😍 de l’hôtel Termalitas Del Arenal (pour seulement 8$ par personne, contre 40 à 90$ chez les concurrents !).
On termine par la visite d’une production de cacao, instructive et gourmande 😋🍫.
Le volcan Arenal, à gauche et les Termalitas del Arenal, à droite.
- Pour rallier Santa Elena - Monteverde, on utilise le combo jeep-boat-jeep, qui est en fait un mini-van qui nous amène jusqu’au lac Arenal, qu’on traverse en bateau, admirant les superbes paysages, puis un autre mini-van qui serpente à travers les montagnes de Monteverde. Les prairies des alentours me rappellent la France, à quelques végétaux près !
Monteverde est le lieu parfait pour découvrir la cloud forest. Après avoir vu une reconstitution à Singapour, on s’aventure dans la vraie, très humide, offrant une nature dense et un cadre rafraîchissant. À la nuit tombée, on participe à une promenade guidée, propice à la rencontre de plein d’animaux (tarentule, grenouilles, serpent, paresseux, porc-épic des arbres, scorpion …) et on en apprend un peu plus sur la flore.
Près du centre de Santa Elena, on part admirer un ficus dont les racines ont poussé à l’horizontale au-dessus d’un ruisseau, formant ainsi un pont végétal. On y flâne durant quelques heures, à observer de très beaux oiseaux, papillons et insectes rigolos.
La cloud forest, les prairies et le ficus bridge.
- Puis on entame un long trajet jusqu’à Santa Teresa. On coupe la route avec une nuit à Puntarenas et le lendemain matin, on prend un ferry pour rejoindre la côte Pacifique. Depuis le bateau, le panorama est splendide.
Arrivés à Santa Teresa, on découvre que notre logement est un studio-container … déco moderne et terrasse lounge en pleine nature, pour notre plus grand bonheur !
La petite ville est connue pour ses spots de surf. Pas très motivés à essayer (ou à y retourner pour Mom 🏄♀️), on préfère se prélasser sur la plage à l'ombre des cocotiers, chiller dans notre guest-house aux côtés des singes-hurleurs et profiter encore de la nature.
La plage et les singes hurleurs de Santa Teresa.
- Après un rapide passage par San José pour prendre un bus matinal, on file vers Tortuguero. Ce village isolé entre fleuve et mer, accessible uniquement par bateau, est l'endroit incontournable pour observer des tortues. Son ambiance tranquille nous fait du bien. On vit simplement, sans voiture, avec pour seuls bruits ceux des animaux (singes hurleurs, oiseaux, criquets) ou de la pluie (bien que la journée, il fasse plutôt beau ☀️).
Dans le parc national, on croise quelques animaux. On aperçoit aussi des carapaces et ossements de tortues, sans doute dévorées par des jaguars 🐆😱.
Mais ce qui nous a fait venir ici, c’est surtout la ponte d’une tortue ! Nous aurons la chance d’y assister jusqu’à son retour à la mer. Ce moment était à la fois étrange et émouvant. Nous entrons dans son intimité, nous observons une étape importante de la vie, nous ressentons la force et l’épuisement liés à cette ponte et nous imaginons ces petites tortues qui naîtront dans 2 mois 🥰. On serait bien revenu les voir éclore ! 🐢
Sea Turtle Conservancy (musée sur les tortues et Tortuguero), le fleuve du village .
- Après une nouvelle virée en bateau, où le capitaine fonce comme un fada, mais lors de laquelle on aura tout de même l’occasion de voir pas mal d’animaux, dont des crocodiles, on rejoint le Sud de la côte Caraïbes : Cahuita.
Dans cette toute petite ville règne une ambiance rasta où la musique reggae résonne dans nos oreilles ! Le jardin de notre guest house est comme une extension du Parc National ! Des arbres en fleurs dans des nuances de roses, des animaux sauvages qui profitent du lieu autant que nous, un vrai coin de paradis 🌺 !
Nous visitons le Jaguar Rescue Center, près de Puerto Viejo, une association qui récupère, soigne, et tente de réinsérer lorsque c’est possible, des animaux sauvages blessés ou maltraités.
Le lendemain, après une courte balade dans le parc national de Cahuita, nous nous baignons sur la Playa Blanca, absolument idyllique avec son sable blanc et son eau turquoise.
Une autre fois on visitera une plus grande partie du parc (immense) à la recherche de quelques animaux, mais dans cette nature foisonnante, difficile de les trouver (heureusement, un ou deux paresseux sont bien là, sous nos yeux … et plein de crabes et bernard-l’ermite qui nous amusent par leur aspect craintif 🦀). Le parc, en bordure de mer, offre des paysages somptueux, entre jungle et plages.
Enfin, plus au Nord de la ville, on s’installe sur la Playa Negra, une plage dont le sol riche en manganèse rend le sable presque noir.
Fleurs, Playa Blanca et paresseux 🥰.
Ce qu'on retient du Costa Rica
La nature est omniprésente. Le gouvernement a fait le pari de l’éco-tourisme il y a déjà quelques années et ça semble gagné. Il a éduqué la population dans ce sens, a pris la main sur beaucoup de lieux pour en faire des parcs nationaux préservés.
Alors, oui, cela a un coût et comme nous l’avions déjà constaté en Afrique du Sud, il faut souvent mettre la main au portefeuille pour profiter de la nature.
Mais c’est agréable de voir tous ces animaux sauvages plus respectés qu’avant, vivant sereinement tout près de l’homme.
Le climat tropical et humide offre une flore impressionnante, très diverse.
Pendant un mois, on s’est senti vivre, comme un retour aux sources !
L’ambiance est plutôt cool et l’insécurité dont on entend souvent parler sur internet n’est pas arrivée jusqu’à nous, donc tant mieux !
Les gens sont accueillants, ils sont fiers de faire découvrir leur patrimoine et ne sont pas avares de (bons) conseils.
Finalement, cette destination qui semblait vouée à l’échec dans le contexte d’un tour du monde aura été un vrai succès !
Mom a aimé :
- le bien-être qu’on ressent dans cette nature riche et colorée
- la rencontre avec les paresseux 🦥, à la fois moches et trop craquants 🥰
- les oiseaux de paradis … ma fleur préférée ❤️
- le beau temps qui nous a permis de bien profiter … alors que c’était la saison des pluies !
- la ponte de la tortue
Mom n'a pas aimé :
- le prix de la nourriture et de certaines activités
- l’état des bus
Tom a aimé :
- l’esprit écolo des gens
- les paresseux
- le smoothie guañabana
- la ponte de la tortue 🐢
Tom n'a pas aimé :
- les maudits moustiques
- la coriandre dans plein de plats 🤢 (et ça fait des mois que ça dure !)
Et pour l'aspect pratique :
Comme déjà dit, nous avons circulé en transports en commun. Le réseau est bien développé mais les routes ne sont pas toujours en bon état et les axes routiers traversent des montagnes ou des forêts, il faut donc parfois s’armer de patience pour parcourir quelques centaines de km. Mais le pays n’étant pas très grand, les trajets ne dépassaient pas quelques heures (le plus long, avec plusieurs changements, a été 7 ou 8h). Dans l’ensemble, le confort des bus n’est pas au rdv 😣.
Nous avons aussi pris des bateaux pour rejoindre certains lieux et trois mini-vans privés, ainsi que quelques taxis pour les courtes distances. A noter qu'Uber est interdit dans le pays. Le service fonctionne tout de même illégalement à San José et Alajuela, mais ailleurs, c’est beaucoup plus compliqué.
Le Costa Rica est un pays développé dans lequel l’eau est potable ! Et après 8 mois dans des pays où ça n’était pas le cas, ça fait du bien de retrouver ce petit confort.
Et qui dit pays développé et ouvert au tourisme, dit population instruite, avec un bon niveau d’anglais très appréciable ! … même si on peut désormais se flatter d’avoir un espagnol « correct » pour un usage de base 🤓.
Pour la petite histoire, ce niveau d’instruction de la population est lié au fait que le pays a supprimé son armée en 1948. Depuis, le budget a été transféré à l’éducation et à la santé, permettant un taux d’alphabétisation et une espérance de vie élevés.
Côté nourriture, pas de surprise, c’est toujours peu varié et gras. Mais on a goûté de nouvelles recettes, comme le Casado, les Nachos, les Patacones, et on s’est régalé de fruits succulents frais ou en jus, comme le guañabana (corossol) ou le cas.
Les logements étaient confortables avec des propriétaires ou réceptionnistes toujours accueillants. Les prix étaient plutôt bas en juin (entre 28 et 35€ la nuit) alors qu’en juillet, la haute saison débutant, on est passé sur une fourchette de 42 à 52€/nuits. On aurait pu faire un peu moins cher, mais on a privilégié des logements agréables avec un extérieur sympa car le pays s’y prête vraiment.
Concernant les télécoms, on a par contre constaté que beaucoup d’endroits ne captaient aucun service, ni téléphonie, ni internet. Et c’est ici qu’on achète notre dernière carte SIM locale. A 17€ pour 10 Go de datas + appels et sms locaux pour 30 jours, c’était la plus chère de tous les pays visités, mais ça reste bien moins cher que ce qu’on trouvera au Canada et aux USA (du coup je vais basculer sur un forfait français Free à 19,99€ utilisable dans ces 2 pays 😃 et dire bye bye à mon forfait à 2€ qui me permettait juste de garder mon numéro).
Et pour faire un bilan budgétaire, on peut dire qu’on s’en est finalement très bien sorti. On a pu profiter de ce que les sites avaient à nous offrir, sans se ruiner. Il a fallu faire quelques choix, mais nous n’avons pas l’impression de nous être privés.
Pour un mois, on s’en tire pour à peine plus de 2500 € … bien en dessous du budget prévisionnel et seulement 300 € de plus que le Pérou, censé être un pays très abordable !
Donc, le Costa Rica à prix raisonnable, c’est possible 😉.
Pura Vida !
Le casado avec un smoothie cas en arrière-plan, les nachos, les patacones, le smoothie guañabana (blanc).
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